AUX PAYS DES CONTES ET DES LEGENDES

LEGENDES DE TOUT PAYS, LIVRES MES PASSIONS

posté le 18-04-2012 à 11:17:29

roseaux indiscrets

           Roseaux indiscrets

Libéré de sa néfaste soif de l’or par le dieu Pan, Midas n’aime plus que les bois et les champs. Mais son esprit reste épais et lui vaudra encore des mésaventures.

Au pied du mont Tmole dont le sommet s’élève jusqu’à la nue, près des murs de l’humble ville d’Hypaepa, Pan attire les nymphes d’alentour au son de ses légers pipeaux. Ses chants rustiques rythment leurs loisirs.

Pan préfère ses pipeaux à la lyre d’Apollon. Il va, l'inconscient, jusqu'à défier le dieu de Délos. Le vieux Tmole est choisi comme juge de ce combat inégal. Assis sur un rocher, Tmole écarte de ses tempes la forêt qui couvre sa tête, dégageant ses oreilles. «Le juge est prêt », dit-il.

Aussitôt Pan souffle dans ses flûtiaux. Sa musique un peu aigrelette charme l’oreille grossière de son ami Midas.

Tmole et sa forêt se tournent alors vers Apollon qui se lève, la lyre à la main. Son attitude déjà annonce la divine harmonie. D’une main savante, il touche l’instrument de sa gloire. Ravi par la douceur des accords, le dieu du fleuve prononce un peu plus tard que la flûte champêtre est vaincue par la lyre.

Les nymphes et les bergers applaudissent. Seul Midas trouve ce verdict injuste et le rejette. Pour le punir, Apollon lui allonge les oreilles, les couvre d’un poil gris et les rend longues et mobiles...

Voulant cacher cet affront, Midas dorénavant couvre avec soin ses oreilles. Mais comment donc les cacher à l’esclave qui lui coupe les cheveux? N’osant révéler ce qu’il a vu, mais tenté cependant de parler, cet homme qui craint la colère de son roi, s’éloigne de la ville et va creuser un trou dans une roselière. Dans ce trou, il murmure à voix basse, lui confiant le secret et la honte de Midas. Il recouvre de terre les mots indiscrets et se retire en silence, soulagé.

Mais l’on vit croître bientôt, dans ce lieu caché, d’innombrables nouveaux roseaux qui, au bout de l’année, quand ils eurent acquis toute leur force et toute leur hauteur, trahirent celui qui les avait fait naître.

Dès que Zéphyr agitait leurs cimes légères, ils redisaient ces mots confiés à la terre: le roi Midas a des oreilles d’âne.

 


Commentaires

 

1. oceandetendrese  le 18-04-2012 à 20:47:26  (site)

Merci pour ton passage sur mon blog douce nuit et gros bisous

2. oceandetendrese  le 19-04-2012 à 07:40:49  (site)

très bonne journée faite de douceur gros bisous

3. harfang  le 19-04-2012 à 09:16:25  (site)

pas sympa ces roseaux ! moi qui adorais ces plantes je vais devoir changer d'attitude ! Clin doeil rapporteur va !
En plus je suis sûr que Midas avait raison !
bisous bisous

4. harfang  le 20-04-2012 à 07:48:30  (site)

bises dans les roseaux
Délices de printemps

édité le 20-04-2012 à 09:49:04

 
 
 
posté le 13-04-2012 à 17:57:51

Le chapeau sans-âme

                            

Le chapeau de Sans- Âme

Il y avait autrefois à Entrepierres, pays rocailleux comme le nom l’indique, un paysan qui possédait si peu, si peu, que ce n’était vraiment pas la peine.

Pour tout avoir, un coin de terre très en pente avec moins de terre que de cailloux ; pour demeure, une masure en ruines ; pour amis, une chèvre et un âne qui faisaient leur bergerie et leur étable de l’unique pièce du logis.

La masure, tant bien que mal, parait de la pluie ; le coin de terre, quand Dieu ne le grêlait point, donnait au bout de l’an quelques épis maigres, juste assez pour vivre ; la chèvre, après avoir tout le jour couru au travers des lavandes, rapportait à la nuit en moyenne un litre de lait ; et si le pauvre homme (cela lui arrivait une fois par mois !) avait envie de se régaler d’un coup de vin, il s’en allait dans la montagne, coupait douze fagots de genêt vert, les chargeait sur l’âne et descendait les vendre à la ville, où les douze fagots rendaient vingt-quatre sous. Ce qui fait que, le soir, l’âne le ramenait vaguement gris, brimbalant au roulis du bât, mais joyeux et plein de courage pour boire de l’eau le restant des quatre semaines.

Ce pauvre homme se trouvait heureux, et n’enviait le bien de personne. Seulement, il avait des idées à lui et n’entrait jamais dans les églises. On l’accusait d’avoir dit un jour, au grand scandale de ceux qui l’entendirent : « Le bon Dieu, le voilà ! » en montrant le soleil. Depuis, les dévotes racontaient qu’il avait vendu son âme au diable, n’attendant pas même, selon l’usage, l’heure d’agonie pour opérer la livraison ; et tout le monde dans le pays l’appelait le Sans- Âme, sobriquet qui d’ailleurs ne le fâchait point !

Une après-midi, Sans -Âme s’en revenait de son expédition mensuelle à la ville, jambe de çà, jambe de là, sur sa monture, fier comme un Artaban, et fort peu taquiné de n’avoir plus son âme à lui.

C’était la fête du village. La procession qui descendait et le Sans -Âme qui montait se rencontrèrent. Comme le chemin se trouvait étroit, entre un grand rocher gris et un torrent qui roulait au bas du talus des flots d’eau claire, Sans- Âme fit ranger son âne pour laisser passer. Malheureusement Sans -Âme ne salua point, moins par malice que par habitude. Les paysans de là-bas disent volontiers « bonjour » mais ne saluent guère. Le curé fend les rangs, rouge dans son surplis comme un bouquet de pivoines dans le papier blanc d’un cornet, et, d’un revers de main, jette à l’eau le chapeau de Sans -Âme. Un chapeau tout neuf, mes amis ! (Sans -Âme, pour l’acheter, s’était précisément ce jour-là privé de boire ses fagots), un chapeau en feutre collé, dur comme un silex et solide à porter le poids d’une charrette.

Qui peut dire les émotions de Sans- Âme ? Il vit, drame d’une seconde ! le chapeau flotter sur l’eau bouillonnante, tourbillonner, s’emplir, puis disparaître dans l’écume fouettée d’un remous. Le curé riait, Sans- Âme ne disait mot. Un instant il regarda la petite barrette à pompons que le curé portait sur sa tonsure ; mais cette tentation dura peu ; la barrette n’avait pas de visière ! Et Sans -Âme, tête nue, remonta chez lui, tandis que la procession descendait au village.

Le lendemain, les gens qui passèrent devant le petit champ de Sans -Âme crurent d’abord qu’un curé piochait. C’était le propriétaire lui-même en train de rustiquer au soleil sous un large couvre-chef ecclésiastique.

Le vieux Sans -Âme, homme de rancune, était allé tout simplement attendre le curé à la promenade : - « Pardon, excuse, monsieur le curé, vous m’avez noyé mon chapeau, il m’en faut un autre, donnez-moi le vôtre. » Le paysage était pittoresque, mais solitaire, et le curé avait donné son chapeau.

Les malins essayèrent bien de railler Sans- Âme sur l’extravagance de sa coiffure ; lui se déclara ravi de l’échange, affirmant que rien n’est commode comme un chapeau de curé, avec sa coiffe ronde et ses larges bords, pour garantir à la fois des rayons trop chauds et de la pluie.

La joie de Sans -Âme ne dura guère. Dès le surlendemain, le curé qui avait réfléchi, le sommait par huissier d’avoir à lui rendre le chapeau.

- « Pas du tout, dit Sans -Âme, on ira samedi prochain en justice, le chapeau est mien d’ici-là. »

Ce fut une fête à la ville quand, cinq jours après, Sans- Âme arriva, coiffé d’un chapeau de curé, avec ses fagots et son âne.

Sans -Âme vendit les fagots, but douze sous sur vingt-quatre, et puis se rendit au prétoire. - « Audience, chapeau bas ! » glapit l’huissier ; injonction superflue, au moins pour Sans -Âme, car, en apercevant le curé, son premier mouvement avait été de fourrer l’objet du litige sous la banquette.

Le juge de paix conclut à la conciliation : Sans -Âme avait eu tort, le curé aussi ; Sans -Âme rendrait le chapeau, et le curé lui en payerait un autre pareil à celui qu’il avait noyé. - « C’est juste », dit Sans -Âme en tendant au curé sa coiffure. Mais le curé recula d’horreur. On ne sait pas ce que huit jours de vie paysanne peuvent faire d’une coquette coiffure de curé. Hérissé, cabossé, souillé, rougi par le soleil, amolli par la pluie, et battant des ailes sous ses brides lâches comme un corbeau près d’expirer, le chapeau n’avait plus forme humaine. - « Puisqu’il ne le veut pas, je le garde ! » dit Sans -Âme ; et, fièrement, il remit sur sa tête ce chapeau maintenant bien à lui.

Dès lors, à ce que dit la légende, il ne se passa pas un jour sans que l’heureux paysan ressentit les effets miraculeux de la sacro-sainte coiffure. Le ciel fut dupe ; et, trompée sans doute par le vieux emblème qu’elle ne pouvait d’ailleurs apercevoir que par en haut, la Providence semblait se plaire à faire pleuvoir sur l’intrigant qui s’en parait la rosée de ses bénédictions. Un orage ravageait-il le pays, il épargnait le champ de Sans -Âme. Sans -Âme engrangeait tous les ans double récolte. Sans -Âme faisait des héritages. Sans compter que, son procès l’ayant rendu populaire, les ménagères ne voulaient plus d’autres fagots que les siens, ce qui l’obligeait à aller se griser deux fois par semaine à la ville au lieu d’y aller une fois par mois.

Enfin, toujours couvert de son chapeau dont il ne voulut pas se séparer un seul instant au cours d’une vie qui fut longue, Sans -Âme s’éteignit doucement entre sa chèvre et son âne, riche, honoré, rempli de jours et obstinément béni du ciel sans avoir jamais consenti à se réconcilier avec l’Église.

De là le proverbe si connu là-bas :

« C’est la religion de Sans- Âme qui faisait la nique au bon Dieu dessous un chapeau de cu

 


Commentaires

 

1. harfang  le 16-04-2012 à 08:49:15  (site)

rigolotte ton histoire ! j'aime beaucoup ! duper le ciel ! trop fort !
j'espère que tu as passé un bon WE et m'en vais commencer la semaine en t'envoyant des bises.

2. oceandetendrese  le 16-04-2012 à 09:11:51  (site)

bonjour , j'adore ton histoire ; très bonne journée à toi bisous

3. oceandetendrese  le 17-04-2012 à 08:11:12  (site)

kikou, mignonne ton histoire ; en attendant la prochaine, bon mardi à toi bisous

4. harfang  le 18-04-2012 à 08:50:15  (site)

quel froid ! je mettrais bien un chapeau pour me protéger de la pluie, du vent et dus frimas...
bisous

 
 
 
posté le 10-04-2012 à 20:56:14

Jacquillou jardinier d'Orcival

Une légende locale d'Orcival (Puy-de-Dôme) conte l'histoire de Jacquillou d'Orcival, dite aussi du Saut des Menettes. Jacquillou était jardinier et cabretaire (joueur de cabrette, sorte de cornemuse auvergnate).
Réputé dans la région, il égayait les fêtes et les noces. Il lui arrivait souvent de rendre hommage à saint Verny, patron des vignerons et des buveurs.
Les menettes, vieilles filles dévotes d'Orcival, lui en voulaient. l'une d'elles, entre autres, la mère renaude, ne le laissait jamais en paix.
Un soir, le Jacquillou, qui avait diverti un repas de noces au Mont Dore, revint à Orcival, le cerveau embrumé par l'alcool. parvenu au pont de la Vinovre, il vit deux silhouettes noires lui barrer la route : c'étaient la Renaude et son amie Élise. Elles allaient à un pèlerinage et lui demandèrent de les accompagner. Il refusa et leur proposa de danser. Sitôt qu’elles eurent accepté, Jacquillou se sentit contraint de jouer de plus en plus vite et ne put plus détacher son instrument de ses lèvres. Elles l'entraînèrent au bord du précipice. Là, il trouva la force de faire un signe de croix. Les menettes disparurent aussitôt.
Sans doute s'agissait-il d'une incarnation de messire Ropotou, le diable, et d'un des ses suppôts.

 


Commentaires

 

1. harfang  le 12-04-2012 à 10:16:30  (site)

Brrrrrrrr un endroit où il ne fait pas bon sortir la nuit alors ! pourtant ça m'a l'air bien joli Clin doeil
belle journée giboulesque

2. harfang  le 13-04-2012 à 08:19:10  (site)

et puis bon WE ! ça je ne peux le rater !
bisous bisous

3. oceandetendrese  le 13-04-2012 à 16:34:40  (site)

JOLI BLOG , JE SUIS NOUVELLE SUR VEF ET J'ESPERE ME FAIRE BEAUCOUP D'AMIS . AU PLAISIR

 
 
 
posté le 09-04-2012 à 00:54:31

De l'oeuf au chocolat

De l’œuf au chocolat

L’œuf symbole de vie et de renouveau s’est imposé avec le Christianisme comme l’objet emblématique de la résurrection. L’interdiction de manger des œufs durant le Carême provoquait une sorte de sur-stock d’œufs ! L’idée de s’échanger des œufs décorés étaient une façon de s’en débarrasser. En Russie ou Roumanie par exemple, la religion Orthodoxe pratique une tradition datant

du Haut moyen âge, avec bénédiction et distribution d’œufs teints lors de la célébration de Pâques. Louis XIV distribuait lui-même à ses courtisans des œufs peints à la feuille d’or. C’est au 16ème siècle, que s’est développée la coutume de cacher des surprises dans des œufs. On raconte que Louis XV aurait ainsi offert à Madame du Barry une statuette de Cupidon ayant pour "écrin" un énorme œuf de Pâques. Quant à l’œuf en chocolat, il s’agissait tout d’abord d’un œuf vidé et remplit de chocolat (18e siècle). C’est ensuite que des chocolatiers on créer des œufs en chocolat.

Charlemagne ordonne que les prêtres fassent sonner les cloches à certaines heures du jour et de la nuit (801). En 817, il fut décidé que chaque église paroissiale devait être munie d'au moins deux cloches.

Des usages variés

La cloche ne servira pas uniquement à appeler les moines aux offices. Elle devint rapidement un instrument de communication. Le pouvoir civil s'empara donc également de la cloche et l'on construisit des beffrois car les cloches permettent d'informer rapidement la population.

Annoncer l'heure à tous

Jusqu'il y a quelques siècles, la majorité de la population ne disposait pas de moyens pour mesurer le temps. La cloche constitua donc un progrès important car elle permettait à chacun, qu'il travaille en ville ou dans les champs, de connaître l'heure. Des sonneries particulières indiquaient la fin de la journée (le " salve "), le couvre-feu,etc.

Un signal pour rassembler la population.

La cloche va pouvoir informer instantanément la population lors des sinistres, des incendies, des invasions, et de toutes sortes de périls (le tocsin). Elle avertit aussi les citoyens des assemblées du Magistrat, des passages de troupes, des fêtes.

Un instrument de repérage

On avait coutume jusqu'à une époque récente, durant les soirées de tourmente, l'hiver, de sonner les cloches pour guider les voyageurs attardés ou égarés dans la neige ou le brouillard. Ainsi, par exemple, la cloche de la Baraque Michel sonnait inlassablement dans la brume et sauva de nombreux voyageurs égarés. Avant l'invention des phares, la cloche servait aussi à guider les marins à travers les rochers de la côte. Les cloches installées aux passages à niveau signalaient aussi le danger que pouvait représenter l'arrivée d'un train.

 

Participer aux événements exceptionnels

Lors de la venue dans la commune d'une célébrité ou d'une haute personnalité, on a l'habitude de faire sonner les cloches. Le 2 octobre 1990, à minuit, toutes les cloches de Berlin ont été mises en branle à l'occasion de la réunification de l'Allemagne.

 

La sonnerie du glas

Les premières attestations de la " cloche des morts " semblent remonter au VIIIe siècle. La sonnerie est constituée d'un nombre fixe de coups. Ce nombre varie avec la condition sociale du défunt (et les sommes payées par les familles). La sonnerie permettait, de distinguer un homme d'une femme, un enfant d'un adulte et même son origine géographique (trois fois trois coups puis la grosse cloche pour les hommes, deux fois trois coups puis la " grande " volée pour les femmes). Son but est donc d'annoncer à toute la communauté la mort d'un de ses membres.

Chacun sait combien les gens de la terre craignent les orages dévastateurs des récoltes, la grêle qui ravage les vignes.

 


Commentaires

 

1. harfang  le 10-04-2012 à 08:41:30  (site)

c'est drôle, mais chez moi, peut-être parce qu'on n'est pas catholiques, ce sont les lapins qui apportaient les oeufs.

Les enfants aiment tellement ça que ce WE, bien qu'ils soient tous grands et n'y croient plus, les 3 enfants de ma plus vieille amie ont voulu qu'on les cache !

Comme quoi le plaisir est toujours le même et perdure dans le temps.

 
 
 
posté le 07-04-2012 à 04:46:32

Il était une fois (Le bambou)Jardin merveilleux

 

Il était une fois un grand jardin, merveilleux, au milieu d’un royaume.
Le Maître aimait à s’y promener quand la chaleur du jour devenait accablante. Il affectionnait tout particulièrement le bambou qui lui semblait l’arbre le plus beau de toutes les plantes de son jardin. Au fil des années, ce bambou grandissait, devenait vigoureux et toujours plus conscient de la faveur du Maître.



Un jour, celui-ci s’approcha de l’arbre et le bambou inclina son faîte respectueusement. Le Maître lui dit :
- Mon cher bambou, j’ai besoin de toi.





Il semblait que le grand jour fut enfin arrivé, le jour pour lequel le bambou avait été créé. Le bambou répondit donc d’une voix douce

- Maître, je suis prêt. Fais de moi ce que tu voudras.

- Bambou, ajouta le Maître d’une voix solennelle, pour me servir de toi il faut que je te coupe.

- Me couper moi que tu considères comme la plus belle parure de ton jardin, non ne fais pas cela !

- Mon cher bambou, répondit le Maître, si je ne te coupe pas, tu ne sers de rien.

Le jardin se fit calme; le vent retint son souffle, le bambou inclina sa tète doucement et puis lui murmura:

- Maître, puisque tu ne peux m’utiliser sans me couper. alors je suis prêt arrache-moi

- Mon cher bambou, il me faudra t’enlever toutes les branches et toutes les feuilles.

- Ah ! non, pas cela, détruis ma beauté, mais laisse-moi mes rameaux de feuilles.

- Si je ne te les enlève pas, je ne peux pas t’utiliser.

Le soleil se cacha, un papillon s’envola et le bambou, tremblant à l’idée de ce qui allait lui arriver, lit dans un souffle :

- Maître, enlève les rameaux et les feuilles.

- Bambou, dit encore le Maître, il faudra te faire autre chose : Je te couperai par le milieu et je t’enlèverai le cœur. Si je ne le fais pas, tu ne sers de rien.

- Oui, Maître : arrache le cœur et découpe.

Alors le Maître du jardin arracha le bambou, coupa ses rameaux et toutes ses feuilles, le tailla en deux sur toute sa longueur et lui enleva le cœur.

Puis, il le transporta près d’une source d’eau fraîche et scintillante au milieu des champs desséchés. Il déposa le bambou soigneusement sur le sol; il posa l’une des extrémités du tronc sous la source tandis que l’autre atteignait le sillon d’arrosage dans le champ.

La source chanta sa joie, l’eau claire bondit à travers le corps déchiqueté du bambou jusque dans le canal et se mit aussitôt à abreuver les champs assoiffés. Puis on repiqua le riz et les jours s’écoulèrent. Les pousses grandirent et ce fut bientôt le temps de la moisson. C’est ainsi que le bambou, autrefois si majestueux, devint dans son humble état de débris, une grande bénédiction.

Quand il était encore grand et beau, il ne poussait que pour lui-même et se réjouissait de sa beauté. Mais dans son brisement, il était devenu un canal dont le Maître se servait pour faire fructifier son Royaume.

 

 


Commentaires

 

1. harfang  le 10-04-2012 à 08:44:52  (site)

le bambou est l'une de mes plantes préférée. J'adore ses couleurs variées, ces tiges élancées, le bruit du vent dans ses feuilles...
la seconde photos est absolument magnifique et invite vraiment à la promenade avec un petit air de mystère.

Plein de bises Clin doeil

édité le 10-04-2012 à 10:45:15

2. oceandetendrese  le 20-04-2012 à 16:41:49  (site)

j'adore les bambous ; un petit passage dans ton petit chez toi pour te souhaiter une bonne soirée bisous

 
 
 
 

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