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Titre du blog : AUX PAYS DES CONTES ET DES LEGENDES
Auteur : macoumba28
Date de création : 02-02-2010
 
posté le 03-02-2010 à 15:56:11

Livre, Moi Nojoud, 10 ans, divorcée

  Histoire vraie d'une enfant de 10 ans qui a eue le courage d'allée au tribunal pour divorcée

Moi Nojoud, 10 ans, divorcée

Delphine Minoui

Nojoud Ali

Nojoud raconte sa terrible histoire pour que le monde connaisse enfin le sort qui est réservé aux jeunes filles yéménites. Son récit est émouvant, révoltant... essentiel.

 

Nojoud naît au Yémen. Faute d'état civil, sa mère n'est pas sûre de l'année. Elle est peut-être plus jeune d'un an ou deux. En février 2008, son père la marie de force à un homme de vingt ans son aîné. Malgré sa promesse de ne pas la toucher avant sa puberté, il abuse d'elle et la bat. Le 2 avril 2008, Nojoud se réfugie au tribunal pour demander le divorce, qui sera prononcé le 15 avril 2008. Son histoire fait le tour du monde grâce à une mobilisation sans précédent des défenseurs des droits de l'Homme et de journaux locaux. Le 10 novembre 2008, elle reçoit le prix de la Femme de l'année du magazine Glamour à New York. Elle a témoigné de son histoire dans de nombreux pays.


Au tribunal petit résumé du livre

2 avril 2008

J'ai la tête qui tourne. Je n'ai jamais vu autant de monde de toute ma vie. Dans la cour qui mène au bâtiment principal du tribunal, une foule s'agite dans tous les sens. Des hommes en costume cravate, avec des tas de dossiers jaunis coincés sous le bras. D'autres habillés d'une zanna, la longue tunique traditionnelle que l'on porte dans les villages du nord du Yémen. Et puis, toutes ces femmes qui crient et qui pleurent dans un brouhaha inaudible. J'aimerais pouvoir lire sur leurs lèvres ce qu'elles cherchent à dire, mais leurs niqab 1 assortis à leurs longues robes noires ne laissent voir de leurs visages que leurs yeux tout ronds. On dirait des grenades prêtes à exploser. Elles ont l'air furieux, comme si une tornade venait de détruire leur maison. Je tends l'oreille.
De leurs conversations, je n'arrive à saisir que certains mots : « garde d'enfants », « justice », « droits de l'homme »... Je ne sais pas trop ce que cela signifie. Près de moi, un géant aux épaules carrées, un turban plaqué sur les tempes et à la main un sac en plastique rempli de documents, raconte à qui veut bien l'entendre qu'il est venu pour tenter de récupérer les terres qu'on lui a volées. Aïe ! Il a bien failli me rentrer dedans, celui-là, à force de courir comme un lièvre déboussolé.
Quelle pagaille ! Ça me fait penser à la place Al-Qa, celle des ouvriers au chômage, en plein cœur de Sanaa, dont Aba 2 parle souvent. Chacun pour soi, c'est au premier qui décroche un boulot pour la journée, dès les premiers rayons du soleil, juste après l'azan, l'appel à la prière du matin. Ces gens-là ont tellement faim qu'ils ont une pierre à la place du cœur. Pas le temps de s'apitoyer sur le sort des autres. Pourtant, j'aimerais tant que quelqu'un me prenne par la main, qu'un regard attendri se pose sur moi. Qu'on m'écoute, pour une fois ! En fait, c'est comme si j'étais invisible. Personne ne me voit. Je suis trop petite pour eux. Je leur arrive tout juste à la taille. Je n'ai que dix ans, peut-être moins, qui sait ?
Du tribunal, je m'étais fait une image différente, celle d'un endroit calme et propre. La grande maison du Bien contre le Mal, où l'on peut résoudre tous les problèmes de la terre. À la télévision, chez les voisins, j'en avais déjà vu, des tribunaux, avec des juges en robe longue. On dit que ce sont eux qui peuvent aider les gens qui en ont besoin. Il faut que j'en trouve un, pour lui raconter mon histoire. Je suis épuisée. J'ai chaud sous

Très beau livre