AUX PAYS DES CONTES ET DES LEGENDES

LEGENDES DE TOUT PAYS, LIVRES MES PASSIONS

posté le 14-03-2010 à 18:41:25

La DAME BLANCHE

 

Nous avons nous aussi en France Notre dame blanche

 

 

Dame Blanche : de mystérieux témoignages

La Dame Blanche est une légende basée sur plusieurs témoignages. Souvent, on raconte qu'à plusieurs endroits précis une femme vêtue de blanc portant un châle qui cacherait son visage apparaîtrait. Il existe plusieurs versions des apparitions de la dame blanche. La plus connue étant celle de l'automobiliste. On dit que la dame blanche est une auto-stoppeuse. Si vous la prenez, elle vous prévient juste de faire attention juste avant un virage et disparaît mystérieusement après le virage. Par contre, si vous la laissez en plan, vous provoquez un accident fatal dans le virage.

En France, la dame blanche apparaîtrait comme auto-stoppeuse dans la forêt de Compiègne car les rumeurs disent que le mari de la dame blanche serait mort dans un de ces virages. On raconte également qu'on l'aperçoit au niveau de l'abribus du C.H.U. de Caen car une jeune femme serait morte sur le trajet de la D17. La jeune femme resterait discrète et commencerait à s'apeurer à l'approche du virage. Enfin, elle crierait « Attention au virage ! » et disparaîtrait une fois celui-ci passé. Une autre version de la légende de la dame blanche serait un fantôme qui errerait dans les châteaux. En France, par exemple dans le château de Trécesson dans le Morbihan, le fantôme de la dame blanche apparaîtrait de temps à autre. Il proviendrait d'une femme enterrée vivante dans les combles du château. Dans le château de Pouancé en Maine et Loire, des histoires sordides de dame blanche circulent également. Une première version serait que le fantôme de la dame blanche serait celui d'une femme morte à cause d'une crise de jalousie de son mari qu'il l'aurait d'abord attablée avec de beaux couverts en argent, puis il la fit attacher à cette même table et enfin il l'emmura vivante !

Le plus étrange dans cette histoire, c'est que quelques années après la révolution française, on découvrit une pièce secrète dans le château de Pouancé où l'on retrouva justement le cadavre d'une femme attablée avec une pièce d'or dans la bouche. Des couverts en argent reposaient sur cette table. L'autre version qui est dite à propos de la dame blanche du château de Pouancé est qu'elle serait le fantôme de Marie Delorme. Cette jeune femme aurait été prise d'amour pour un chevalier breton, ennemi du château de Pouancé à l'époque.

Par amour, Marie Delorme aurait ouvert les portes de la ville aux Bretons pour qu'ils puissent l'assiéger. Condamnée pour trahison, la légende raconte qu'elle fut emmurée. Néanmoins, l'Histoire dit qu'elle fut pendue. D'autre part, certaines personnes voient apparaître la dame blanche juste avant un événement marquant comme un décès ou une naissance. Il faut savoir que les légendes de dame blanche ne se limitent pas à la France, loin de là. Depuis plusieurs siècles, des histoires similaires se racontent dans d'autres pays comme en Italie, en Allemagne et au Canada. En Allemagne, la dame blanche hanterait le château de Setin. Elle serait le fantôme d'une jeune fille qui passa au bûcher pour sorcellerie. Au Canada, non loin de la ville de Québec, la dame blanche apparaîtrait au niveau des chutes de Montmorency.

L'histoire raconte que deux jeunes amoureux, Mathilde et Louis, furent séparés durant la guerre contre les Anglais. Louis fut envoyé au combat mais il ne revint pas parmi les soldats. Mathilde partit alors à sa recherche et retrouva son corps inanimé près des chutes de Montmorency. Accablée par la peine, elle décida d'enfiler sa robe de mariée et de mettre fin à sa vie en sautant des chutes. Les habitants de là-bas disent que son fantôme apparaîtrait encore certains soirs...

Il y a pas mal d'histoire légendaire sur la dame blanche

 


Commentaires

 

1. hellielafeeclochette  le 14-03-2010 à 18:10:16

Marie Delorme serait une Marie Morgan ??
ah les femmes et l'amouuuur ......
alors ma ptite version finisterienne.
Le virage de la mort entre la Forêt Fouesnant et Concarneau....
L'autostoppeuse d'une beauté foudroyante monterait en voiture avec un homme. Une panne, un accident ? Ils doivent continuer à pied ... La dame a froid et l'homme prévenant lui offre de se couvrir avec son propre manteau.
Après quelques centaines de mètres : elle disparait (et le manteau aussi !)
L'homme perplexe (je ne trouve pas le mot) continue sa route et passe devant le cimetière ... dans lequel il voit son manteau délicatement posé sur la tombe ...de la ravissante femme qu'il vait pris en stop .

Mon grand frère m'avait raconté celà dans la voiture familiale une nuit ou nous rentrions tous d'une soirée chez des amis de mes parents. J'avais quelquechose genre 7 ans et aujourd'hui presque 30 ans plus tard, il n'y a pas une seule fois ou passant ce virage je ne pense à cette légende, comme quoi .....

Merci pour cet article
;o)

2. Lauriane  le 22-10-2011 à 08:26:20

sé une légende ki existe j'y crois a la dame blanche é surtout ne pas plaisanter avec ce genre de truc !!!!!!!!!!!!!!!

 
 
 
posté le 13-03-2010 à 19:22:11

LEgende du BATEAU DE LA NUIT

La légende du Bateau de la Nuit

Le Bateau de la Nuit, nommé Bag Noz en breton, a pour capitaine l'Ankou de la mer. L'Ankou est celui qui vient chercher le prochain vivant pour l'emmener faire un voyage sans retour dans l'Autre Monde. Il ne reste capitaine qu'une année, son âme tourmentée et ensorcelée tentant désespérément d'attirer les hommes vers lui. Enfin, son devoir de multiples fois accompli, il peut aller se reposer en laissant sa place d'Ankou de la mer au premier noyé de l'année.

Les marins naviguent et font leur métier, mais dans le Raz de Sein, le Bag Noz surgit n'importe quand devant eux. Ils sont nombreux à l'avoir vu. Le bateau semble aller à la dérive et être à l'abandon, toutes ses voiles dehors. Si les marins veulent l'aborder, le Bag Noz s'éloigne doucement, incitant les hommes à le suivre imperceptiblement toujours plus près des écueils acérés. Ceux qui l'ont suivi sont tous morts.

Mais souvent, les pêcheurs informés comprennent qu'ils sont face au Bateau de la Nuit et ne le suivent pas. Un signe de croix est alors le plus sûr moyen de se protéger et d'éloigner la mort qui rode devant eux. Pourtant, ils savent tous que le Bag Noz est annonciateur d'un décès prochain. Il ne leur reste plus qu'à rentrer au port et à prier pour la paix des âmes des trépassés. Ils savent que sous peu la mort va encore frapper. Doué da bardono an Anaon ! (Dieu pardonne aux défunts).

Lorsque la tempête se donne en spectacle et que les embruns fouettent les visages, que les granits se transforment en de gigantesques remparts ruisselants et que le Bag Noz pousse des cris lugubres et froids, l'Ankou aime alors quitter sa barque et venir s'asseoir sur un rocher de l'Ile de Sein. Il aime regarder la mer se déchaîner et s'ouvrir en symphonie sur les écueils. Il sait bien que son travail sera rude à la suite de ce spectacle. Il va falloir prendre tous les morts et leur faire traverser la mer, loin, très loin, vers l'Autre Monde où reposent les âmes.

Mise en garde conte l'oubli

L'Ankou circule la nuit, debout sur un chariot dont les essieux grincent. Ce funèbre convoi est le "karrig an Ankou", char de l'Ankou (ou "Karriguel an Ankou" littéralement brouette de l'Ankou), remplacé par le "Bag nez", bateau de nuit dans les régions du littoral. Entendre grincer les roues du "Karrig an Ankou" ou croiser en chemin le sinistre attelage sont des signes annonciateurs de la mort d'un proche.

L'odeur de bougie, le chant du coq la nuit, les bruits de clochettes sont également interprétés comme des signes annonciateurs de mort. L'implacable Ankou nous met en garde contre l'oubli de notre fin dernière. Ces sentences sont gravées sur les murs d'ossuaires ou églises :

« Je vous tue tous" (Brasparts et La Roche-Maurice),

"Souviens-toi homme que tu es poussière" (La Roche-Maurice)

ou encore, inscrit en breton, "Maro han barn ifern ien, Pa ho soign den e tle crena" "La mort, le jugement, l'enfer froid, Quand l'homme y songe, il doit trembler

 

 

 


Commentaires

 

1. hellielafeeclochette  le 13-03-2010 à 18:44:08

Oui ici nos aieuls nous ont appris que si le soir de Noël nous n'avons pas achevé notre labeur avant que sonne la messe de minuit l'Ankou viendra nous prendre !
Ce mystérieux Ankou m'a toujours fasciné depuis l'enfance, tout comme la dame blanche de la Forêt Fouesnant !

Merci pour ce beau récit
bon WE

2. macoumba28  le 14-03-2010 à 08:38:07  (site)

bon dimanche Les légendes on un petit quelques chose de magique que j'aime Bisou Macoumba

3. hellielafeeclochette  le 14-03-2010 à 16:36:45  (site)

je sui d'accord avec toi sur les personnes qui n'hésiteront pas à critiquer alors que quand on leur demande de manifester leur choix, leur voix, elle ne le font pas

 
 
 
posté le 12-03-2010 à 09:03:12

IL ETAIT UNE FOIS

 

par Charles Perrault

 

Il était une fois une veuve qui avait deux filles : l'aînée lui ressemblait si fort d'humeur et de visage, que, qui la voyait, voyait la mère. Elles étaient toutes deux si désagréables et si orgueilleuses, qu'on ne pouvait vivre avec elles. La cadette, qui était le vrai portrait de son père pour la douceur et l'honnêteté, était avec cela une des plus belles filles qu'on eût su voir. Comme on aime naturellement son semblable, cette mère était folle de sa fille aînée, et, en même temps avait une aversion effroyable pour la cadette. Elle la faisait manger à la cuisine et travailler sans cesse.

Il fallait, entre autres choses, que cette pauvre enfant allât, deux fois le jour, puiser de l'eau à une grande demi lieue du logis, et qu'elle rapportât plein une grande cruche.

 Un jour qu'elle était à cette fontaine, il vint à elle une pauvre femme qui lui pria de lui donner à boire.

" Oui, ma bonne mère, " dit cette belle fille.

Et, rinçant aussitôt sa cruche, elle puisa de l'eau au plus bel endroit de la fontaine et la lui présenta, soutenant toujours la cruche, afin qu'elle bût plus aisément. La bonne femme, ayant bu, lui dit :

" Vous êtes si belle, si bonne et si honnête, que je ne puis m'empêcher de vous faire un don. Car c'était une fée qui avait pris la forme d'une pauvre femme de village, pour voir jusqu'où irait l'honnêteté de cette jeune fille. Je vous donne pour don, poursuivit la fée, qu'à chaque parole que vous direz, il vous sortira de la bouche ou une fleur, ou une pierre précieuse. "

Lorsque cette belle fille arriva au logis, sa mère la gronda de revenir si tard de la fontaine.

" Je vous demande pardon, ma mère, dit cette pauvre fille, d'avoir tardé si longtemps " ; et, en disant ces mots, il lui sortit de la bouche deux roses, deux perles et deux gros diamants. " Que vois-je là ! dit sa mère toute étonnée ; je crois qu'il lui sort de la bouche des perles et des diamants. "D'où vient cela, ma fille ? " Ce fut là la première fois qu'elle l'appela sa fille. La pauvre enfant lui raconta naïvement tout ce qui lui était arrivé, non sans jeter une infinité de diamants.

" Vraiment, dit la mère, il faut que j'y envoie ma fille. Tenez, Fanchon, voyez ce qui sort de la bouche de votre sœur quand elle parle ; ne seriez-vous pas bien aise d'avoir le même don ? Vous n'avez qu'à aller puiser de l'eau à la fontaine, et, quand une pauvre femme vous demandera à boire, lui en donner bien honnêtement.

- Il me ferait beau voir, répondit la brutale, aller à la fontaine !

- Je veux que vous y alliez, reprit la mère, et tout à l'heure. "


Elle y alla, mais toujours en grondant. Elle prit le plus beau flacon d'argent qui fut au logis. Elle ne fut pas plus tôt arrivée à la fontaine, qu'elle vit sortir du bois une dame magnifiquement vêtue, qui vint lui demander à boire. C'était la même fée qui avait apparu à sa sœur, mais qui avait pris l'air et les habits d'une princesse, pour voir jusqu'où irait la malhonnêteté de cette fille.

" Est-ce que je suis ici venue, lui dit cette brutale orgueilleuse, pour vous donner à boire ? Justement j'ai apporté un flacon d'argent tout exprès pour donner à boire à Madame ! J'en suis d'avis : buvez à même si vous voulez.

- Vous n'êtes guère honnête, reprit la fée, sans se mettre en colère. Eh bien ! puisque vous êtes si peu obligeante, je vous donne pour don qu'à chaque parole que vous direz, il vous sortira de la bouche ou un serpent, ou un crapaud. "


D'abord que sa mère l'aperçut, elle lui cria : " Eh bien ! ma fille !

- Eh bien ! ma mère ! lui répondit la brutale, en jetant deux vipères et deux crapauds.

- O ciel, s'écria la mère, que vois-je là ? C'est sa sœur qui est en cause : elle me le paiera " ; et aussitôt elle courut pour la battre.

 

 La pauvre enfant s'enfuit et alla se sauver dans la forêt prochaine. Le fils du roi, qui revenait de la chasse, la rencontra et, la voyant si belle, lui demanda ce qu'elle faisait là toute seule et ce qu'elle avait à pleurer. " Hélas, Monsieur, c'est ma mère qui m'a chassée du logis. " Le fils du roi, qui vit sortir de sa bouche cinq ou six perles et autant de diamants, lui pria de lui dire d'où cela lui venait. Elle lui conta toute son aventure. Le fils du roi en devint amoureux ; et, considérant qu'un tel don valait mieux que tout ce qu'on pouvait donner en mariage à une autre, l'emmena au palais du roi son père, où il l'épousa.


Pour sa sœur, elle se fit tant haïr, que sa propre mère la chassa de chez elle ; et la malheureuse, après avoir bien couru sans trouver personne qui voulut la recevoir, alla mourir au coin d'un bois.

 


Commentaires

 

1. Brunhilde  le 12-03-2010 à 12:46:07  (site)

Bonjour
Ah, je le connaissais ce conte !!! Même si je préfère ceux des frères Grimm.
Bonne journée, bisous

 
 
 
posté le 11-03-2010 à 10:00:29

LA LEGENDE DU DIABLE

          La Légende du Diable

 La légende du Diable

Saint Guénolé était en charge de l'Ile de Sein qu'il appelait à l'époque Insula Seidhun. Il la protégeait des mauvais esprits des anciens dieux et des femmes de mauvaise vie qui obéissaient encore trop facilement aux injonctions des beaux parleurs envoyés par le Diable.

Il faisait l'aller-retour entre l'abbaye de Landevenec et l'île, et s'arrêtait souvent au Bec du Raz pour y contempler sa cité posée sur l'eau. Il envisageait de construire un pont entre le bec et l'île afin de permettre des voyages plus confortables et moins dangereux par mauvais temps entre Seidhun et le continent. Il l'avait promis au capitaine de l'île.

Il en était là dans ses réflexions quand un beau jeune homme s'approcha de lui. Mais à ses pieds fourchus et à sa langue mielleuse, Saint Guénolé reconnu le Diable en personne.

- Que me veux-tu, Polig ? (Petit Paul, surnom du Diable)

- Je veux aller sur l'île qui est au loin là-bas.

- Par ma crosse, tu ne passeras pas.

- J'ai ouï dire que tu envisages de construire un pont, et tu ne pourras pas m'empêcher de l'emprunter lorsqu'il sera construit.

- Alors je ne construirai pas de pont.

- Dans ce cas là, tu seras parjure car tu as donné ta parole. Tu perdras ta sainteté et tu deviendras vite mon disciple car le mensonge aura raison de toi.

Saint Guénolé se sentit acculé devant l'obligation qu'il était de construire un pont qui permettrait la venue du Diable sur l'île, entraînant la perte des âmes qui la peuplait ; et l'impossibilité de ne pas tenir son engagement vis à vis des Iliens, devenant ainsi un menteur, et donc un pêcheur aux yeux du Diable.

Mais Dieu veillait. Il entendit ses prières et eu pitié de son pasteur. Il lui offrit la possibilité de faire un merveilleux miracle. Saint Guénolé, grâce à la protection divine, jeta un pont de glace entre le Bec du Raz et Seidhun, puis il attendit le Diable qui ne tarda pas à arriver.

Le Diable, trop heureux d'avoir triomphé, et déjà alléché par toutes les âmes qu'il allait pouvoir corrompre, se précipita sur le pont. Dès les deux premiers pas, ses sabots brûlants fondirent la glace et le Diable fut précipité en bas de la falaise qui s'ouvrit devant lui, dans un lieu qui porte encore aujourd'hui le nom de Cheminée du Diable.

Il jura qu'on ne l'y reprendrait plus et qu'il prendrait le bateau pour venir sur l'île. Mais les bateaux étaient en bois et ses sabots brûlaient les navires avant que ceux-ci ne puissent arriver au port. De plus, toujours possédé par la grâce divine, Saint Guénolé augmenta la force des courants pour rendre la traversée encore plus longue et permettre à la chaleur des sabots de transpercer tous les souliers ou autres godillots que pourrait mettre le Diable pour protéger les ponts des navires de ses sabots de feu afin de s'en aller pervertir l'île.

Si vous allez du côté de la Pointe du Raz de nos jours, pensez à cette légende en contemplant la Cheminée du Diable et l'Enfer de Plogoff.

 

 


Commentaires

 

1. Brunhilde  le 11-03-2010 à 17:48:38  (site)

Bonjour
Encore une légende très intéressante !!!
Bonne soirée, bisous

2. hellielafeeclochette  le 11-03-2010 à 20:42:01  (site)

tout est dit au dessus !
bonne soirée

 
 
 
posté le 09-03-2010 à 17:48:45

LE PIN ET LE BOULEAU

LE PIN ET LE BOULEAU

Il y a bien longtemps, avant que les hommes n'arrivent dans le pays, les arbres étaient capables de parler. Le bruissement de leurs feuilles était leur langage calme et reposant. Lorsqu'ils agitaient leurs branches en tous sens dans le vent violent, leurs paroles étaient des discours pleins de courage ou remplis de peur.
La forêt était peuplée d'une multitude d'arbres de toutes sortes. L'érable laissait couler sa sève sucrée pour les oiseaux assoiffés. Un grand nombre d'oiseaux nichaient dans ses branches. Les merles venaient déposer leurs petits œufs bleus dans des nids bien installés. L'érable les protégeait du vent et de la pluie, toujours prêt à rendre service. Il était respecté aux alentours.
Pas bien loin de lui, un orme élevait ses longues branches vers le ciel. L'orme aimait le soleil et chacune de ses branches s'élançaient vers ses rayons. Les orioles, des oiseaux ressemblant aux rouges gorge mais en plus petit construisaient leurs nids balançoires dans sa ramure sachant qu'ils se trouvaient à l'abri dans les hauteurs.
Plus loin encore, le thuya offrait durant l'hiver l'hébergement à des familles entières d'oiseaux. Lorsque le froid faisait rage, le thuya refermait ses épaisses branches sur eux et les gardait bien au chaud. Les oiseaux étaient si confortablement installés qu'ils mettaient du temps, le printemps venu, à quitter leurs logis dans le thuya.


Le bouleau se tenait à peu de distance. Il était mince et élégant et son écorce douce et blanche le distinguait des autres. Ses bras souples et gracieux s'agitaient à la moindre brise. Au printemps, ses feuilles vert tendre étaient si fines qu'elles laissaient passer la lumière du soleil au travers.
Quand les hommes arrivèrent dans ces lieux, ils se servirent de l'écorce du bouleau pour fabriquer des canots, des maisons et même les récipients dans lesquels ils cuisaient leurs aliments.
Mais il arriva un jour que le bouleau, à cause de sa beauté, se mit à mépriser tout le monde.

Le grand pin était le roi de la forêt. C'est à lui que chaque arbre devait faire un salut en courbant la tête un peu comme on manifeste son obéissance au roi. Et ce roi était le plus grand, le plus majestueux, le plus droit de tous les arbres de la forêt. En plus de sa taille, sa magnifique vêture vert foncé assurait son autorité.
Un jour d'été, la forêt resplendissait des parfums et des couleurs de milliers de fleurs et un éclatant tapis de mousse recouvrait les coins ombragés du sol. Une quantité d'oiseaux, des gros, des petits, des bleus, des gris, des jaunes et des rouges, n'arrêtaient pas de chanter. Les arbres bougeaient doucement et agitaient leurs feuilles qui étaient des rires et des gais murmures de contentement. L'érable remarqua que le bouleau ne participait pas à cette réjouissance collective.
- Es-tu malade, bouleau ? demanda le gentil érable.
- Pas du tout, répondit le bouleau en agitant ses branches de façon brusque. Je ne me suis jamais si bien senti. Mais pourquoi donc devrais-je me joindre à vous qui êtes si ordinaires ?
L'érable, surpris de cette réponse, se dit que le roi grand pin ne serait pas content d'entendre de telles paroles. Car la première tâche de Grand Pin était de faire respecter l'harmonie parmi ses sujets.
- Tais-toi ! dirent les arbres au bouleau. Si le grand pin t'entend...
Tous les arbres étaient très solidaires les uns des autres comme le sont les frères et les sœurs qui s'entraident. Seul, le bouleau refusait l'amitié de ses compagnons. Il se mit à agiter ses branches avec mépris et déclara :
- Je me fiche bien du roi. Je suis le plus beau de tous les arbres de la forêt et dorénavant je refuserai de courber la tête pour le saluer !
Le grand pin, qui s'était assoupi, s'éveilla tout d'un coup en entendant son nom. Il secoua ses fines aiguilles pour les remettre en place et s'étira, s'étira en redressant son long corps.
- Bouleau, que viens-tu de dire ? lança-t-il.
Tous les arbres se mirent à trembler car ils se doutaient bien que la colère grondait dans le cœur du grand pin. Mais le bouleau ne semblait nullement craindre sa colère. Il étala ses branches avec dédain, les agita dans un sens et dans l'autre et dit d'un ton hautain :

- Je ne vais plus vous saluer, grand pin. Je suis le plus bel arbre de la forêt, plus beau que tous les autres, plus beau même que vous !
Le grand pin se fâcha. Ses bras se mirent à s'agiter bruyamment. Et tous les arbres attendirent dans le plus grand silence la suite des événements.
- Bouleau, lança le roi pin, tu es devenu vaniteux ! Je vais t'apprendre une leçon que tu n'oublieras jamais.
Le grand pin se pencha en direction du bouleau et frappa sa tendre écorce de toutes ses forces. Ses aiguilles lacérèrent la douce peau blanche du bouleau.
Enfin, il dit :
- Que tous apprennent par toi, bouleau, que l'orgueil et la vanité sont mauvais.
Depuis ce jour, l'écorce de Bouleau est marquée de fines cicatrices noires. C'est le prix qu'il dut payer pour sa vanité. Tous les membres de sa famille, sans exception, ont gardé, marquée dans leur peau, la trace de la colère du roi grand pin.

 

 

Conte du Québec - adapté d'un conte Ojiboué

 


Commentaires

 

1. cristiana  le 10-03-2010 à 05:23:16  (site)

Bel article sur les arbres. Je te souhaite une bonne journée et merci pour ta visite. Bisous

 
 
 
 

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